Faysal Hanneche : portrait

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Faysal Hanneche, 38 ans, est originaire de Valence, dans la Drôme.

Il vit en Norvège depuis 1999.  Après 4/5 ans en Norvège, il a passé 4 ans au Danemark, puis est retourné en Norvège où il est toujours depuis.

Il projette fin 2012 une expédition sur le continent Antarctique : 3500 kms en solitaire. Peut-être le premier français à traverser l’Antarctique ?!

« Pendant les 5 premières années en Norvège, j ai travaillé comme assistant professeur de sport dans un collège international, après un ans, j avais droit a des bourses et je les ai utilisé pour étudier 1 année a l’université populaire des Iles Lofoten. J’ai été initié aux activités polaires à la manière Norvégienne et j ai traversé plusieurs fois la Laponie (hiver comme été), skier les montagnes des Lofotens, Narvik, traversées de glaciers et beaucoup d’escalade. En fin d’année scolaire, nous terminions notre cursus par une expédition de 3 semaines dans le Spitzbergen. Beaucoup de mes anciens camarades de classe sont comme moi: ils ont choppé le virus polaire et beaucoup ce sont fait des réputations de solides explorateurs (Baffin Babes, par exemple). Lors des expéditions, et sous la tente, nous avons beaucoup de temps pour lire et j ai lu tout ce qui me passait sous la main et qui avait trait aux expéditions polaires. Lors des dernières marches, je pensais beaucoup à ces explorateurs : Nansen, Amundsen, Kagge, Ousland, Arnsen,…

A mon retour du Spitzberg, j avais cette idée d’expédition Antarctique qui me trottait dans la tête et je me donnais 3 mois pour y réfléchir. Après  3 mois, j’étais décidé. Je retournais travailler au collège et en parallèle, je faisais toutes les recherches sur la faisabilité de mon expédition. J avais un de mes anciens élèves qui vivait dans un endroit qui s’appelle Finse et m’en parlât comme l’endroit où tous les entraînements d’expéditions polaires, depuis Nansen et Amundsen, s’étaient préparés. J’y trouvais un job et y passa 2 hivers entiers à travailler, mais surtout a pratiquer et m’aguerrir. Je découvrais le ski-sail et le ski-kite que je pratique, depuis. J’ai, ensuite déménagé au Danemark où je mis mon projet d éxpédition en suspend pour 4 ans. Je suis retourné en Norvège il y a 3 ans et demi et j’ai alors repris mon projet. »

Pourquoi les régions polaires ?

« Je ferai la même réponse que Saint Exupéry ou Lawrence d’Arabie : « J’aime le désert parce que c’est propre ». Les paysages y sont souvent extraordinaires. Je pense que j’ai pris goût aux expéditions polaires en solitaire car ces régions sont souvent des régions où la météo est extrême, et on sent bien que la nature y reprend ses droits. Elle nous force à se plier et a s’adapter. Ce qui nous force à être plus humbles, et on comprend un peu mieux quelle est notre place. En plus, j’aime beaucoup l’état d’esprit que j’ai lorsque je reviens d’une expédition. Comme une renaissance. Un homme nouveau et je vois alors les choses avec un oeil neuf. »

Et la peur ?

« Oui, elle est là. On ne se réveille pas tous les matins en se disant qu’un jour on va mourir mais il faut être conscient des dangers. La pratique aide beaucoup à réduire cette peur, mais ça ne m’empêche pas, parfois, d’imaginer le pire : tomber dans une crevasse, par exemple.

Depuis le début de mon projet, j’ai trouvé très peu de support jusqu’à ces dernières années. Dernièrement, j’ai reçu le support de ma ville natale (Valence) et c’est déjà une grande chose. Il faut ce dire que la grande difficulté de ce type de projet, c’est l’avant : monter les dossiers, trouver des sponsors, s’entraîner. On est seul et on traverse un désert humain. Donc, plus que de la motivation, c’est de la détermination dont on parle : seuls les plus résolus y arriveront. »

Question matériel, où en es-tu ?

« Il faut pratiquer et avec le temps, on a une idée précise de ses besoins. Je suis déjà quelqu’un de rustique et j’aime les choses simples : un bon pull en laine est bien meilleur à l’usage qu’une veste en Polartec de grande marque. Une parka en coton « Ventile » est bien meilleure que du Gore Tex (qui coûte par ailleurs très cher) et autres membranes respirantes. Des sous-vêtements en laine de mouton Merinos et on a tout de suite plus chaud ! Simplicité et solidité, sont les mots clés pour une expédition qui peut durer 80 jours. De plus, j’ai de la chance car en Norvège, ce sont des équipements que l’on trouve facilement. Ensuite, il y a des équipements qui sont propres aux expéditions Antarctique : téléphone satellite, panneau solaire, pantalons en duvet, etc,.. Il est très important de les utiliser en situation réelle lors des entraînements. Aucune place pour l’à peu près. Actuellement, j’ai tous les équipements sauf les téléphones (il en faut 2), les panneaux solaires, les packs de batteries et émetteur d’urgence. Ce sont donc mes priorités pour le moment.

Je tiens également à préciser que j’ai eu beaucoup de soutien de la part de L’institut Polaire Norvégien, aussi je suis plein de gratitude pour la Norvège et les Norvégiens, qui m’ont beaucoup donné, ainsi que pour ma ville natale, Valence, et en particulier l’élu aux Sports de la ville de Valence Monsieur Maurice FAURE. »

Un grand merci à Faysal, et bonne chance pour cette belle aventure que l’on suivra de très près !

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