Gilles Bordenave est originaire du sud-ouest de la France et a effectué plusieurs treks en solitaire, sans aucun moyen de géolocalisation, sans assistance et sans transport motorisé. Il a parcouru le Sahara occidental du nord au sud ainsi que l’Amazonie.
Dans cet entretien, Gilles revient sur son parcours d’aventurier hors du commun et nous raconte ses différentes expéditions en solitaire et autonomie.
Ses plus grandes traversées ont été l’Amazonie sur plus de 155 jours et le Sahara sur 182 jours.
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Gilles Bordenave : « Je suis un aventurier hors du commun, qui passe mes temps libre à voyager seul dans des endroits les plus reculés.
Forêt équatoriale, désert, savanes, montagne, je me rapproche au maximum de cette nature sauvage, et lutte avec mes propres moyens aux dangers qu’elle propose. J’éprouve une vraie liberté à travers mes défis où l’abnégation m’accompagne à chacun de mes pas.
Partir à l’aventure, c’est de pouvoir y trouver son dernier espace de liberté. Depuis toujours, cette passion un peu particulière m’a fait découvrir le monde différemment avec des paysages époustouflants.
Mon concept à toujours été le suivant : seul, sans GPS, sans assistance, sans téléphone satellite et sans transport motorisé.
Mes premières immersions ont été réalisé dans les régions arides du Continent africain. Entre désert et savanes, j’ai pu traverser de vastes plaines et m’imprégner de cet atmosphère inquiétante où la solitude, la peur et le dépassement de soi ́ne font qu’un. Toutes mes épopées sont prévues sur une durée supérieure à 20 jours.
Dans cet univers, la gestion de l’eau est primordiale. Mis à part le portage à l’aide d’un vélo ou d’un dromadaire, il n’y a guère d’autres solutions pour pouvoir survivre plusieurs semaines sans cette chaleur accablante.
La plus grande aventure à été la traversée du Sahara Occidental et du Sahel. Réalisé en 2004 sur près de 6 mois et 3800km, je suis parti du sud du Maroc pour rejoindre St Louis du Sénégal , en passant par les déserts d’Algérie, de Mauritanie et du Mali.
Âgé de 25ans à cette époque là, expérimenté aux aléas climatiques , des coutumes et des risques locaux, je n’ai réellement pas connu le danger. Celui qu’on ne rencontre véritablement qu’une seule fois avant la mort.
Album photos Sahara
Les années suivantes, mes défis se sont dirigés vers un tout autre environnement: forêts d’Europe, d’Afrique et d’Amérique du sud.
Résidant en Guyane, j’y ai découvert la forêt équatoriale où plusieurs treks de plus de 25j ont été réalisé, non sans mal, puisque cet enfer vert demande beaucoup de vigilance, de prise de risque et de dépassement de soi encore plus fort qu’ailleurs.
La plus extraordinaire et dangereuse des épopées, fut la traversée de l’Amazonie en 2016 sur prés de 5mois et 2800km, à pied, en pirogue à la pagaie et avec l’aide d’un âne porteur aux pieds de la Cordillère des Andes au Pérou.
D’est en ouest, du Brésil vers le Pérou en passant par la Colombie, j’ai connu la maladie, la folie passagère, quelques blessures et surtout des rencontres improbables, dont certaines auraient pu être les dernières de ma courte vie.
Le facteur chance est un élément à toujours prendre en compte dans ce genre de défi, mais cette fois là, il a été omniprésent.
Album photos Amazonie
Après plus de 15ans d’expérience dans cet environnement amazonien, j’ai décidé de refouler le sable brûlant du Sahara cette année, 20ans après mes dernières immersions.
J’ai donc traversé une partie des déserts du Maroc, d’Algérie et de Mauritanie sur près de 780km en 30 jours avec un dromadaire qui me portait les 130 litres d’eau. Je voulais rallier le Sahara Occidental encore une fois, mais n’ayant plus la même condition physique d’il y a 20ans, et vu la situation géopolitique très compliquée dans cette région, je me suis donc limitée à cette trajectoire là.
24 heures après mon parcours en solitaire, j’ai donc décider de participer au mythique et légendaire Marathon des Sables prévu dans le désert marocain sur près de 252km. Pour la première fois, j’ai participé à un événement sportif où l’aventure se lie avec l’humain. Entraide et cohésion ont été les maîtres mots de ce challenge. 1041km environ sur cette période saharienne.
Malgré plusieurs échecs lors de mes aventures en solitaire au cœur des montagnes, mes ambitions d’aventurier continue toujours d’exister au fond de moi.
Plusieurs idées trottent dans ma tête, notamment les grandes plaines d’Amérique du sud et les régions glaciales d’Europe du nord.
Mais l’aventure avec un grand A s’arrêtera, lorsque j’effectuerai l’ultime traversée en solitaire de L’Alaska ou du Groenland. »
Livre « L’Amazonie à cœur perdu »
À pied à travers la mangrove, en pirogue à la pagaie sur des cours d’eau qui ne sont pas mentionnés sur la carte, rongé par la maladie, cohabitant avec une faune et une flore hostiles à l’homme, sans oublier une folie passagère qui l’accompagnera durant cette épopée, Gilles sait que son exigence et sa persévérance définiront ses chances de rester en vie.
Avec cette aventure où le destin l’amènera à faire des rencontres inimaginables, Gilles devra également faire face à la dure réalité de la destruction de la Nature.
Disponible au Format Kindle (4,99€)
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François
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