Chronique No 8 de Sandrine Chamussy, notre globetrotteuse avignonaise de 27 ans, qui a entrepris, il y a maintenant un an, de réaliser un tour du monde.
Vous retrouverez régulièrement les chroniques de Sandrine qui nous fait bénéficier de son expérience en fonction de son humeur, bonne ou mauvaise, mais toujours de façon pertinente.
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Harry, notre hôte, a ouvert vers 7h30 pour avancer le travail de sa sœur en cuisine mais nous a laissé dormir tout notre soul. Petite explication : la veille, nous avons été invités à passer la nuit dans un restaurant au bord de la plage Half Moon Bay. Très prévenants, la famille des propriétaires nous ont installés 2 transat sur leur terrasse couverte qui, comme ils l’ont dit, « est bien mieux que de dormir sur la plage avec du sable dans toutes les affaires ». Nous avions passé la soirée à échanger nos expériences et refaire le monde autour de rhum punch.
Toujours aussi sympathiques, nous avons partagé un copieux petit déjeuner et il nous a fourni une réserve personnelle de rhum punch pour le chemin. Ça me rappelle les Balkans quand tout le monde nous invitait et nous interdisait de repartir sans une bouteille de Rakija « fait maison ». Le reste de la famille nous a rejoint pour la photo souvenir en face du resto juste avant que nous reprenions la route.
Pour quelques kilomètres, aucun choix possible autre que la grande route mais ce n’était pas si terrible puisqu’ici les grandes routes sont plus ou moins l’équivalent de nos départementales : pas très larges et un peu défoncées. Pour la suite, j’avais repéré à l’aide de Google Earth des petits chemins en bord de mer et j’en avais eu la confirmation par Harry. Ce dernier nous a doublé sur la route un peu plus tard à grand coup de klaxons.
Nous avons trouvé le chemin sans soucis avec l’aide du GPS intégré du téléphone de Gunes. Cette partie de l’île change complètement de l’ouest qui a la foret des pluies. La terre est complètement grillée par le soleil et, en passant, nous aussi. Nous longions la baie très calme et sans bateaux dû à la barrière de corail qui en bouche l’entrée. Apres la fournaise, on a enchaîné avec les fonds de lac à demi-asséché et envahis par des milliers de petits crabes.
Jusque-là, tout allait bien. Un énorme chemin a été ouvert dans la mangrove, digne d’une autoroute sauf qu’il stoppait aussi soudainement qu’il a commencé. Deux options s’offraient à nous : faire demi tour sur plusieurs kilomètres et perdre la journée ou continuer dans la mangrove ou la mer qui, sur le GPS, n’était pas plus longue que 200m. Nous avons opté pour continuer. Mais dans le doute, j’ai d’abord repéré le chemin sans les sacs pour savoir lequel entre la mangrove et la mer était le plus adapté. Jouer les équilibristes dans la mangrove sans sac était plutôt aisé mais promettait des complications avec nos 20kg sur le dos. Sur le coup, la mer semblait la plus facile, eau seulement jusqu’aux genoux et vue dégagée jusqu’au point d’arrivée.
Parée du maillot et de mes crocs, je me suis lancée… C’était sans compter les 2 frayeurs que je me suis faites. La première vraiment bête à cause d’un gros poisson que j’avais pris pour un bout de bois et qui a détalé à ma venue (il a surement eu plus peur que moi) et la deuxième, à cause du sol vaseux qui, au départ, supportait bien mon poids et ensuite m’a capturé jusqu’à mi-cuisse. La bonne blague avec ça, c’est que pour se dépatouiller, on appuie sur l’autre pieds qui lui aussi s’enfonce et les crocs sont restées plantées au fond. Un vrai plaisir d’y enfoncer les mains pour les récupérer… Donc c’était adjugé, on a opté pour la mangrove. Hormis un de mes pieds qui a ripé sur une des branches et fini en train de patauger dans la vase puante, nous sommes arrivés sans encombre au village de l’autre coté ou j’ai pu laver ma chaussure. Je préférais marcher avec un pied mouillé qu’avec un pied puant.
Toutes ces péripéties donnent faim et on s’est fait un énorme sandwich de thon dans du pain à la cannelle, surprenant mélange mais très sympa. Apres le village, nous avons continué de longer la côte en suivant un sentier avec la confirmation qu’il nous mènerait sans soucis jusqu’à St James, notre étape suivante.
Le paysage défilait, alternant les plages et les rochers toujours au bord de cette eau si claire. La nuit tombait quand on s’est enfin décidé à choisir une des plages pour y accrocher nos hamacs. Et surprise, nous n’étions pas seuls pour le dîner ! Des centaines de puces des sables se sont invitées à notre table, sautant de partout et même dans le feu et notre gamelle d’eau bouillante attendant les noddles. Elles sont comme les crevettes, elle rosissent quand elle cuisent. J’en ai repêché un bon nombre et nous avons dîné debout pour essayer de ne pas trop en manger. Ça a beau nous faire des protéines, je ne suis pas fan de l’idée. On a rejoint nos hamacs (fabriqués à partir d’une des voiles du bateau qui avait cassée) et je me suis endormie des étoiles plein les yeux juste après avoir repéré Orion, ma constellation préférée.
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Sandrine
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