Sandchronique #5 : Un jour sur un bateau autour du monde

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Chronique  No 5 de , notre globetrotteuse avignonaise de 27 ans, qui a entrepris, il y a maintenant un an, de réaliser un tour du monde.

Vous retrouverez régulièrement les chroniques de Sandrine qui nous fait bénéficier de son expérience en fonction de son humeur, bonne ou mauvaise, mais toujours de façon pertinente.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAJ’ai bataillé pour réussir à me lever ce matin (5h50) et je suis allée faire mon quart sans grande motivation. Ça m’apprendra à me laisser prendre par mon bouquin et vouloir le lire jusqu’à en tomber de sommeil à peine 3h plus tôt ! Laurent m’a passé le relai et filé rejoindre son lit, comme j’aurai aimé retourner dans le mien…

Maintenant habituée à les faire, ce n’est pas un soucis pour moi de jeter régulièrement un cou d’oeil autour histoire de voir si on a des amis, surtout avec l’aide du radar qui de nuit a de bien meilleurs yeux que moi. Il y avait la trinquette (petite voile) de sortie, qui moins d’une heure plus tard a décidé de ne pas me laisser regarder tranquillement. Je sais, c’est un dessin animé, mais rien de mieux pour rester éveillée. Elle bougeait, je lofais (jouais avec le pilote automatique dans le sens du vent) et elle se calmait 5 min pour reprendre de plus belle. J’ai recommencé 2 fois et mis 20 min à me décider pour appeler Laurent (le skipper) à l’aide. Il y avait 13 noeuds de vents et elle bougeait et se dégonflait plus qu’avec 5. A priori, c’était a cause de la direction du vent, qui du coup, n’était pas assez fort. Laurent a ajusté le réglage mais ça n’a pas change grand chose. Il me disait de passer le message à Philip (le capitaine) quand celui ci a pointé son nez alors que son quart n’était qu’1/2h plus tard. Le bruit l’avait réveillé. J’ai tout de même fini mon film avant de redescendre me coucher.

DSC_0127 (Copier)J’ai émergé vers 12h30, plus motivée pour me lever cette fois. Il faisait sacrement chaud! N’ayant aucune envie de sucré, j’ai attaqué directement avec du riz et du poulet en sauce, un reste de la veille. Ayant fini mon bouquin pendant la nuit, j’en ai profité pour finir la couture de la ligne de vie, alias sangle de sécurité sur laquelle un marin s’accroche lors de gros temps pour ne pas finir à l’eau. Pendant que le skipper mesurait la bonne taille, j’ai été me doper un peu avec une grosse tasse de café, qui a eu la bonne idée de se renverser sur la table… j’avais omis qu’un bateau ça bouge et que si tu lâchse 30 sec ta tasse, tu la retrouve vide et l’éponge qui te tend les bras. Finalement j’ai pu en sauver la moitié et après seulement une ligne de couture et on est parti se baigner. Le choix entre les 2 n’a pas été bien dur ! C’est avec la GOPRO que je les ai rejoint dans l’eau, se baigner par 5000 m de fond ce n’est pas tout les jours !

DCIM101GOPROD’un point de vue sécurité, il y a toujours Philip ou Laurent qui restait sur le pont au cas où et nous ne sautions jamais loin du bout mis à l’eau pour ne pas se perdre au loin dans les vagues car on ne dispose pas d’une chaîne si longue pour fixer le bateau. Etant allée au bout du bout et très bien dans l’eau, ils se sont amuses a me ramener avec le winch électrique pour me rapprocher. A force de rire, je ne sais pas trop comment je me suis débrouillée mais je me suis retrouvée après la bouée limite, seule au milieu des vagues sans aucune sécurité pouvant me ramener a bord. Malgré mon air nonchalant et étant sure que de toute façon les garçons à bord auraient vu et au pire viendraient me repêcher, j’ai attaqué une brasse énergique pendant qu’ils relâchaient le bout pour m’y raccrocher rapidement. C’était la fin de la récréation.

Entre temps la chaleur était retombée et je me suis installée a l’ombre à l’arrière avec de la musique pour finir ma couture. Pendant ce temps, les garçons avaient sortit le spini en plus de la trinquette avec un bon vent, du coup ils n’ont pas relancé le moteur. Ça faisait sacrement calme et comme la plupart du temps, le bateau gîtait à bâbord du coté des voiles. Je suis partie faire une sieste au coucher du soleil et me suis relevée vers 21h le temps de manger un bout avant de faire mon quart du soir.

La vie d’équipier à bord d’un bateau ou une journée de navigation

En gros, une journée type sur le voilier, en tout cas celui de mon capitaine, ça ressemble à ça :

  • Tout le monde debout vers midi et prise du petit-déjeuner
  • Faire passer le temps avec des jeux ou des films (et oui, on a l’électricité)
  • Participer aux manœuvres guidées par Laurent (Skipper) et Philip (Capitaine)
  • Traquer nos hôtes avec nos différents appareils photo
  • Dévorer le chocolat
  • Guetter les dauphins, poissons volant, baleine, toute bebette qui veut bien croiser notre route
  • Guetter d’éventuels Zamis : d’autres bateaux qui sont presque toujours des cargos et grâce à l’AIS (genre de radar) qui nous dit leur nom et destination, essayer de trouver où c’est
  • Essayer d’attraper un poisson mais malgré les beaux appâts, ils nous boudaient, un seul a bien voulu se laisser prendre. Les autres ayant pitié se sont directement jetés sur le pont.
  • Pour les garçons, faire du bricolage
  • De temps en temps se baigner et prendre une douche
  • Mettre la table et faire la vaisselle, Philippe étant le chef cuistot
  • Faire ses quarts de nuit qui durent 2h et à 4 ça nous fait nous lever toute les 6 heures
  • Si besoin, appeler Laurent et/ou Philip au secours pour manœuvrer de nuit (on est loin d’être experts)
  • Pour ma part, me concentrer pour garder mon estomac à sa place normale la plupart du temps
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Sandrine

Je suis une jeune infirmière de 27 ans qui est partie à la découverte du monde un matin du 4 juin 2011. Le trip? Le faire en marchant et en prenant mon temps pour m'insérer dans la vie locale des pays traversés. Je n'ai aucun itinéraire précis ni de date de retour. Le voyage avance en fonction de mes envies et des rencontres. Comme le dit Lao Tzu : "un bon voyageur n'a pas de plan fixe et pas l'intention d'arriver". Après la traversée de l'Europe à pieds, me voici partie à la rencontre de l'Amérique du sud en voilier avec en bonus un arrêt aux Caraïbes.

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Sandrine
Je suis une jeune infirmière de 27 ans qui est partie à la découverte du monde un matin du 4 juin 2011. Le trip? Le faire en marchant et en prenant mon temps pour m'insérer dans la vie locale des pays traversés. Je n'ai aucun itinéraire précis ni de date de retour. Le voyage avance en fonction de mes envies et des rencontres. Comme le dit Lao Tzu : "un bon voyageur n'a pas de plan fixe et pas l'intention d'arriver". Après la traversée de l'Europe à pieds, me voici partie à la rencontre de l'Amérique du sud en voilier avec en bonus un arrêt aux Caraïbes.