5000 km en solo et dans le froid pour traverser le Canada

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Il n’a pas choisi la saison la plus facile. Dylan Auguste, un Bordelais âgé de 26 ans, vient de débuter à pied, un périple de 5 000 km qui l’emmènera de Montréal à Vancouver. En plein hiver ! Il réalise cette traversée du Canada en solo et en quasi autonomie. Parti lundi 14 janvier au matin, avec un sac-à-dos (de près de 40 km) et sa tente, Dylan Auguste compte mettre entre quatre et six mois pour arriver à bon port.

Pour ce passionné d’aventures qui, dès l’âge de 8 ans, aimait camper dans la foret jouxtant la maison familiale pour y dormir la nuit, cette expédition est un défi de taille. S’il est expérimenté dans les longues marches de montagne et a déjà parcouru l’Islande à pied, Dylan Auguste n’a jamais réalisé une telle distance, seul, et dans des conditions extrêmes. Les températures avoisinent, en ce début d’année 2019, -15° en journée et descendent sous la barre des -20° la nuit. Il prévoit de réaliser entre 30 et 60 km par jour. « C’est vrai, c’est long, mais je m’y suis préparé. Je vais d’ailleurs en profiter pour faire de belles randonnées, dans les Rocheuses au printemps par exemple. »

L’origine du projet prend racine en 2018 au cours d’une soirée avec ses amis. L’ambulancier urgentiste de métier annonce à ses compagnons qu’il part vivre à Vancouver. « Un copain m’a dit : “Pourquoi ne pas faire la partie Montréal- Vancouver à pied?“. Tout est parti de là et comme j’ai toujours eu le goût de l’exploration, j’ai commencé à y réfléchir sérieusement ! », raconte Dylan Auguste. En quelques mois, le sportif élabore un projet, gère un budget, acquiert du matériel d’expéditions polaires et s’entraîne plus que d’habitude. « Je n’ai pas un chrono en tête, mon objectif est d’arriver à mon point final. Certains jours, je ne pourrai sans doute pas marcher, parce mon corps ne le voudra plus, ou à cause des conditions météorologiques. Il y aura des périodes d’épuisements, des journées galères… Je le sais. Je ne crains pas la solitude. Dans ce trajet, il n’y a rien d’insurmontable et les nouvelles technologies, mon GPS par exemple, me facilitent aussi la tâche », confie l’aventurier.

Rencontré la veille de son départ dans le quartier du Plateau, au cœur de Montréal, Dylan Auguste estimait d’ailleurs avoir fait le plus dur : « J’ai quitté mes proches : ma copine, ma petite sœur, mes parents. C’est un déchirement. Mais le goût de l’aventure est trop fort. J’ai toujours été fasciné par les expéditions polaires. J’ai des rêves d’Everest ! Ce défi n’est peut être que le premier. »

Au terme de sa première journée de marche, Dylan Auguste confiait « avoir mal au dos, puis aux jambes » mais « avec toujours un moral d’enfer ». Il a ensuite du affronter deux journées avec un vent glacial de face. Son trajet se constitue de sentiers de forêt, de routes et de grands espaces. Il s’approvisionnera lors de ses escales dans les villes et bourgs traversés, ne s’interdit pas de dormir à l’occasion chez l’habitant en couchsurfing. « Cette aventure doit aussi être l’occasion de rencontres humaines. » Quant aux surprises moins agréables qui pourrait ponctuer son cheminement, le Français ne semble pas être trop craintif. « Mon métier m’a permis d’acquérir un mental en acier. Je ne panique pas, je ne perds pas pieds. Il y a des réflexes à avoir, des choses à savoir. Même si j’aime aventure, je suis aussi quelqu’un de très prudent. Il est certain que je ne dormirai pas avec la nourriture dans la tente pour ne pas attirer les ours ! », affirme-t-il en souriant.

Dylan Auguste espère aller au bout de ce défi, et transmettre ainsi un message à l’association qu’il parraine, Vive l’espoir, qui intervient auprès de jeunes enfants atteints de cancer : «  Se donner les moyens d’aller au bout de ses rêves. »

Rédactrice : Agathe Beaudouin

Pour suivre le périple de Dylan Auguste : 5000 km by foot sur Facebook.

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