Un français veut rejoindre le Cap Nordkinn en skis nordique et en pulka

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J’ai rencontré Alexandre au mois d’avril 2011. Il m’a contacté quand j’ai réalisé mon raid nordique en Laponie. Nous avions alors échangé et partagé autour de mon voyage.

De son côté, il avait aussi envisagé de réaliser un raid hivernal. Pour plusieurs raisons, il a dû reporter son raid. Aujourd’hui, son projet se réveille et reprend forme.

Aujourd’hui, Alex nous dévoile son projet et aborde l’aspect matériel et la phase de préparation.

Alex Gaye : Bonjour, oui ce projet est dans ma tête depuis quelques années déjà. Au début, nous étions deux mais l’autre personne s’est retiré car ne se sentant pas prête pour un Raid engagé.  Je me suis donc retrouvé seul et sans matériel. J’ai donc du repousser et me suis aussi promis d’entreprendre ce Raid hivernal en Laponie Seul et en autonomie. Une petite revanche en soi
Pour le projet, il s’agirait de rallier le Cap Nordkinn à skis nordique et pulka en condition hivernal et en autonomie, au départ d’Inari ou de Utsjoki en Finlande, et ce sur une distance entre 200 et 370 km.

MDA : Cette passion pour les mondes polaires et les environnements froids te vient d’où ?

AG : Je ne sais pas si l’on peut parler de passion du monde polaire à proprement parlé mais plutôt d’une passion générale pour « l’aventure » et son univers varié ; mais j’avoue avoir un penchant pour la montagne et les grands espaces enneigés.

Cet intérêt pour les voyages est tout récent, une amie m’a transmis le virus mais voyager pour voyager ne m’intéresse pas. Les farnientes et autres shopping ne sont pas pour moi. Faut que ça envoie un minimum. Je me suis donc penché sur ces histoires, ces récits d’aventuriers et d’explorateurs et j’ai eu envie de le vivre et de voir ça de mes propres yeux .

MDA : Jusqu’à maintenant, quelles ont été tes expériences dans ce domaine ?

AG : Etant dans le Loir et Cher, je ne suis pas non plus novice. J’ai pu quand même acquérir de l’expérience dans les immenses plaines d’Ecosse, traversée et bivouacs dans le Vercors, des marches en tant que militaires en France ou dans le déserts Sénégalais, des bivouacs hivernaux dans les alpes, ascensions de quelques petits monts de 1000 à3000 m et 2 tentatives en solo du Mont-Blanc (mauvaise gestion du temps et de l’effort), quelques excursions sur la Mer de Glace et quelques cascades de glace.

MDA : Un raid nordique nécessite un équipement particulier. As-tu commencé à t’équiper ? Si oui, où ça ? Peux-tu nous décrire ton matériel et à quoi il va te servir ?

AG : Oui je m’équipe petit à petit depuis mes premiers pas dans cet univers. J’ai d’ailleurs acquis dernièrement la pulka et autres matériels nécessaires pour ce projet grâce à un monsieur riche par ses connaissances et expériences, Christian Simonet. Un grand merci à lui.

MDA : Pour un projet comme celui-ci, même si ce n’est pas le pôle nord il faut quand même un minimum d’équipement.

AG : Dès lors ou l’on parle d’autonomie et de longue distance, la pulka devient alors nécessaire. De taille variable, elle permet de tracter tout son matériel et ses vivres.

Concernant le déplacement, j’ai opté pour les skis de rando nordique, bonne accroche, bonne portance en neige profonde et permet des pas glissés.

Le réchaud sera à essence car par temps très froid, le gaz n’est plus assez volatile pour faire fonctionner le réchaud correctement.
Niveau orientation, j’utiliserai boussole et cartographie + GPS.
Le bivouac se fera dans une tente de type 4 saisons (à trouver).
Pour la tenue, je porterai des sous-vêtements thermiques (à trouver), vêtements type alpinisme pour les phases actives, doudoune (à trouver) et pantalon chaud pour les phases statiques, et survêtements style goretex pour les conditions météo violentes.
Bonnets, masque néoprène pour le visage, paires de sous gants, moufles chaudes et sur-moufles en Goretex.
Joindre à ceci une grosse quantité de nourriture, pelle, trousse de soin et autres accessoires ainsi qu’une balise (à trouver).

Voilà en gros le matériel indispensable que j’emporterai en Laponie.

MDA : Où et quand comptes-tu t’entrainer et valider ton matériel ?

AG : Une partie de ce matériel a déjà été testé lors de sorties en montagne ou dans le Vercors mais je compte m’exercer à la tracte de la pulka et le test du nouveau matériel acquis ; d’ici 2 mois pour une sortie de 4 ou 5 jours sur les hauts-plateaux du Vercors.

MDA : As-tu prévu des partenaires pour t’aider ou une forme de sponsoring ?

AG : J’y avais pensé. Ce sera nécessaire si je n’arrive pas à me procurer les derniers éléments dont j’ai besoin. Mais si je peux partir sans, je préfère. A l’avenir, pour un projet plus engagé et plus important, je démarcherai certainement des sponsors.

MDA : Si ton projet aboutit et que tout se passe bien, as-tu l’intention de te lancer dans des projets plus poussés, plus engagés.

AG : Bien entendu, je pense qu’on cherche toujours à aller plus loin, repousser les limites encore un peu plus. C’est la nature humaine.

MDA : Que recherches-tu dans ce genre de voyage ?

AG : Disons que ces lieux totalement reculés, sans personnes, sans routes, vierges de toutes traces, je m’y sens simplement bien, envie d’explorer et voir de mes propres yeux. J’y vois aussi le dépassement de soi, qu’il soit physique ou moral.

MDA : Envisages-tu des projets dans d’autres endroits que les environnements froid ? (désert, grande itinérance,…)

AG : Un explorateur Belge a dernièrement réussi la traversée du désert Simpson en Australie (NDLR : Louis-Philippe Loncke). Depuis que j’ai lu cet exploit, j’ai cette idée en tête. Peut être un projet futur, nous verrons bien …

MDA : Merci Alex d’avoir partagé avec nous ton projet. Bonne continuation dans la préparation et tiens nous au courant de l’avancement.

AG : Avec grand plaisir. Merci à toi François.

Vous pouvez retrouver Alex sur son profil Facebook :

https://www.facebook.com/profile.php?id=519004202&sk=wall

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