Marie-Héléna ou Nena pour les intimes et Carl sont un couple que j’ai souhaité vous présenter. Ils ont un projet de découverte de l’Amérique du sud : Panamericana Tour, from Quito to Buenos Aires du 3 février au 1er juillet 2014, soit en tout 5 mois d’aventure lointaine. Les pays qu’ils souhaitent traverser sont : Equateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine. Leur objectif ? découvrir, faire des rencontres, bref s’enrichir !
From Quito to Buenos Aires. Un couple, un voyage, un blog !
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Fraîchement diplômée en communication, médiation culturelle et métiers du livre, je m’apprêtais à entrer de pleins pieds dans la vie active. L’idée d’un blog m’est venue tout simplement car je souhaitais continuer à écrire. Véritable utopiste désabusée, au fil de mes études, j’ai abandonné l’idée de devenir un jour journaliste… mais pas d’écrire ! Le constat est cruel et la presse écrite est devenue un milieu où il est désormais difficile de se faire une place où même d’exercer correctement un métier qui exige une rigueur et un temps de plus en plus sacrifiés au nom de l’information actualisée en temps réel. Partout et à peine nos fesses posées sur les bancs de l’école, on entend : « métier précaire », « sous-payé », « plus de place », « la presse écrite est vouée à disparaître ». Je me souviens encore de ce professeur d’Encyclopédie de la communication qui n’a pas manqué de nous faire revenir sur terre: « le journalisme est l’une des seules professions où le processus est inversé, on commence comme indépendant, pour peut-être devenir salarié d’une rédaction ». Ce « peut-être » a sonné la fin de mes rêves de jeune adolescente et résonne encore en moi comme une sentence implacable.
Bien qu’il ne permette pas de vivre (en tout cas pour moi), le blog a tout de même des avantages : pas de censures implicites mais une ligne éditoriale propre. Bref, un véritable espace de liberté pour exercer sa passion. C’est ainsi que je me lance dans un projet de blog culture et tendance en collaboration avec une amie styliste. Ce blog ne verra finalement pas le jour car au moment de le lancer, je rentre de Zanzibar avec des rêves de voyages plein la tête. Le projet que je porte alors depuis deux ans refait surface : partir quelques mois en Amérique du sud en couple et en sac à dos. Carl, mon petit rital (comme j’aime l’appelé), partage également ces besoins d’évasion mais le projet se heurte à une réalité de taille : il est sous contrat et vient d’acheter une maison. Bref, autant de contraintes financières dont personnellement, j’étais dépourvue au sortir de l’université. Puis s’ensuit une série de problèmes personnels qui nous poussent à relativiser des choses qui, jusque là paraissaient importantes. Vous savez ces moments où tout va mal et qu’une petite voix vous dit « merde, je n’ai qu’une vie il est temps de faire ce qui me tient réellement à cœur » car la vie ne fait pas de cadeaux, il faut les prendre soi-même. Par chance, nous en prenons conscience en même temps et du jour au lendemain, je ressors les quelques fichiers de budget Amérique latine enfouis dans les vieux dossiers de mon ordinateur. Carl démissionne, le rêve peut commencer…
Nous partons donc à l’assaut des cartes, un moment inoubliable comme tant de voyageurs le mentionnent très justement. Cet instant où l’on redevient un enfant rêvant le monde à travers un morceau de papier tellement symbolique pour celui qui aime voyager. Dans mon projet initial, c’était l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et le Brésil. On constate avec horreur que cet itinéraire finira par nous conduire au Brésil en pleine Coupe du monde 2014. Pas que nous n’aimions pas le football (au contraire, Carl voue un véritable culte pour le ballon rond), mais cela aurait complètement dénaturé notre soif de découverte des cultures et des peuples. On décide alors de modifier l’itinéraire et d’ajouter le Chili au parcours.
Puisque nous nous décidons à partir, mon premier projet de blog tombe donc à l’eau mais un autre vient rapidement le remplacer. C’est évidemment la qu’entre en scène le blog Panamericana Tour. Au départ, celui-ci est prévu pour donner des nouvelles à nos familles respectives mais la passionnée de communication que je suis a du mal à se contenter de ça. Je décide donc de lui octroyer le même statut et importance que je souhaitais fournir à mon premier blog. Ainsi, je me lance dans un véritable travail d’écriture, de partage et d’esthétique. Bien qu’il soit loin d’être un blog professionnel, j’essaye tout de même d’y mettre un maximum d’énergie et de qualité, ce que j’applique toujours dès qu’un projet me tient à cœur. Un prof m’a dit un jour : « tu as du mal à démarrer mais quand tu démarres tu deviens un bulldozer de travail ». En tant que maître en procrastination, je me reconnais parfaitement dans cette phrase qui définit très bien mon caractère à la fois lassé à passionné. Je peux vivre 24h sur 24 pour une seule chose tellement celle-ci absorbera toutes mes pensées (c’est le cas actuellement de Panamericana Tour) mais certaines choses me lassent assez vite et un besoin de changement constant s’opère dans ma tête à l’image de la prise de décision de ce périple.
Ce dernier, nous l’affrontons en totale méconnaissance. En effet, nous n’avons jamais voyagé en sac à dos, mais ce n’est pas les envies qui manquaient depuis toujours. Tous les deux issus de l’émigration en Belgique, nous avons toujours envisagé « les vacances » comme un retour aux sources. Lui en Italie et moi en Espagne, les vacances sont donc synonymes de famille, de longs (très longs) voyages en voiture, de moments avec les grands-parents, de retrouvailles, d’immersion dans la langue d’origine et de repas bordéliques à table inévitablement accompagnés de débats politiques (en tout cas pour moi). Bref, de tout sauf de tourisme ! Nous avons évidemment fait pas mal de citytrip, mais depuis que nous sommes ensemble (nous fêterons nos cinq ans en juin à Buenos Aires), un besoin quasi viscéral nous entraîne toujours vers le sud, dans des pays où nous sommes chez nous sans vraiment l’être. Ce statut d’enfant d’immigré en quête d’identité nous le revendiquons et puisque nous ne sommes vraiment chez nous nul part, nous avons élu la terre comme domicile. Sans réelles attaches, l’envolée vers l’Amérique du sud raisonne en nous comme une promesse de réponses à nos questions identitaires les plus existentielles.
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François
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