Paradis (avant liquidation)

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Par l’auteur globe-trotter de « Touriste »
Un récit de voyage aux îles Kiribati, état du Pacifique menacé de disparition par la montée des eaux : rencontres et aventures, graves ou hilarantes, plongée au coeur de l’actualité climatique.
Sortie le 15 mai 2013.
Prix : EUR 16,15 (LIVRAISON GRATUITE). En savoir plus

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«Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l’océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l’engloutissement par le changement climatique.

J’ai organisé ma vie autour d’une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c’est un pays en moins. Je dois m’y rendre avant qu’il ne soit rayé de la carte.»

Après le succès de Touriste, Julien Blanc-Gras revient du bout du monde avec un récit de voyage. Un éclairage inédit sur cette contrée méconnue, éloignée de la mondialisation et pourtant aux avant-postes de la menace climatique. Au bord de lagons de carte postale, le journaliste écrivain entraîne le lecteur dans ses péripéties cocasses ou dramatiques, narrées avec son écriture élégante, son humour et sa justesse de ton habituels, entre distance et empathie. On rencontre les pêcheurs et les présidents, les missionnaires et les ivrognes, les expatriés et les candidats au départ. Autant de fragments qui composent un tableau de ce paradis en sursis, confronté à un défi sans précédent. Peuplées depuis 3000 ans, les Kiribati devront-elles déménager pour survivre ?

Né en 1976 à Gap, Julien Blanc-Gras est journaliste de profession et voyageur par vocation. Il a publié trois romans, Gringoland (lauréat en 2005 du festival du premier roman de Chambéry et «Talents à découvrir» des librairies Cultura), Comment devenir un dieu vivant en 2008, une comédie apocalyptique, et en 2011, Touriste (plus de 10.000 exemplaires vendus, lauréat du Prix J. Bouquin et du Prix de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, nominé au Prix de Flore). Tous ses livres sont parus au Diable vauvert.

Il a séjourné aux îles Kiribati à l’automne 2011 pour réaliser son livre.

Extraits du livre

« Le bout du monde se cache plus loin que prévu. On m’avait appris que les antipodes se trouvaient aux alentours de la Nouvelle-Zélande et comme c’est exact, je m’étais empressé d’y croire. Arrivé à Auckland, j’ai tout de même dû emprunter deux avions supplémentaires avant d’apercevoir ma destination. Il faut croire que la géographie est une science mouvante.

Il est 6 heures du matin derrière ce hublot, j’émerge devant un champ de nuages toisant le Pacifique. Mon regard hésite à se poser, tiraillé par trop de splendeurs concurrentes. En face, il se fixe sur les ribambelles cotonneuses tendues vers l’horizon. Vers le bas, il guette l’apparition des atolls ponctuant la monotonie de l’océan.
– Tu vois les montagnes ?
Je fronce les sourcils, je ne suis pas assez réveillé pour saisir les subtilités de l’humour océanien. Mon voisin éclate de rire, se présente et me tend la main. Le steward, lui, me tend une bière. Il est un peu tôt pour s’imbiber. Nabby n’a pas ces scrupules et s’empare de la canette. Il a de bonnes raisons de fêter son retour aux Kiribati. C’est un marin qui passe sa vie à l’écart de ses latitudes d’origine ; il n’a pas vu son épouse et son fils depuis onze mois.

Nous descendons vers Tarawa, l’île capitale, un des trente-trois confettis qui composent cette nation éparpillée dans l’immensité. Curieuse capitale, qui s’étire sur une trentaine de kilomètres pour quelques hectomètres de large. Une étroite bande corallienne dépourvue de relief et assaillie par le mouvement perpétuel des vagues. Vue du ciel, sa fragilité saute aux yeux. C’est un grain de sable dans l’océan, une touche de vert égarée dans le bleu. Un minuscule éclat d’Éden cerné par l’infini.
– C’est vrai, ces histoires de montée du niveau de la mer ?
– Je reviens chaque année. Et chaque année, l’eau s’est rapprochée de ma maison. »

Revue de presse

Vu d’Europe, le changement climatique est une menace abstraite. C’est quelque chose qui va arriver. Ici, ça arrive « , écrit Julien Blanc-Gras. Ici, c’est aux Kiribati, archipel océanien constitué de trente-deux atolls, traversé par l’Equateur,  » dépourvu de cinéma, d’ascenseur ou de caméras de surveillance « , qui compte 110 000 habitants et se trouve menacé d’engloutissement…

Julien Blanc-Gras s’est rendu aux Kiribati et son Paradis (avant liquidation) n’est pas publié pour rien au Diable Vauvert. C’est un récit passionnant, entre le gonzo-reportage et Nicolas Bouvier. Peut-être pas le grand style de L’Usage du monde, mais un texte toujours surprenant, qui nous apprend dix choses par page sans jamais tourner à la conférence Connaissance du monde et nous informe, toutes sirènes hurlantes, sans nous donner de leçon. Julien Blanc-Gras joue un peu au béotien, parce qu’il vaut mieux arriver avec un sac vide si l’on veut pouvoir rapporter beaucoup de choses, et débarque à Tawara, l’île capitale, comme le Sirien de Voltaire, Micromégas, sur la Terre.

Eric Chevillard – Le Monde du 23 mai 2013

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Récit de voyage aux Kiribati, pays d’Océanie menacé de disparition par le changement climatique.
Sortie le 15 mai 2013.
Prix : EUR 16,15 (LIVRAISON GRATUITE). En savoir plus

Voir aussi notre article sur l’autre livre de Julien Blanc-Gras : Touriste

Tous les livres de Julien Blanc-Gras

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