Touriste : Un tour du monde par tous les pays du globe

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41QAjA7JasLObsédé par les cartes, le narrateur décide de visiter tous les pays du globe. Des favelas colombiennes aux hôtels clubs tunisiens, en passant par les karaokés du Yang-tsé-Kiang, les villages oubliés du Mozambique, les vagues polynésiennes, les plateaux de Bollywood, le tumulte du Proche-Orient et même par la Suisse, ce promeneur globalisé nous guide à travers l’inépuisable diversité des mondes.

«Certains veulent faire de leur vie une oeuvre d’art, je compte en faire un long voyage. Je n’ai pas l’intention de me proclamer explorateur. Je ne veux ni conquérir les sommets vertigineux, ni braver les déserts infernaux. Je ne suis pas aussi exigeant. Touriste, ça me suffit. Le touriste traverse la vie, curieux et détendu, avec le soleil en prime. Il prend le temps d’être futile. De s’adonner à des activités non productives mais enrichissantes. Le monde est sa maison. Chaque ville, une victoire. Le touriste inspire le dédain, j’en suis bien conscient. Ce serait un être mou, au dilettantisme disgracieux. C’est un cliché qui résulte d’une honte de soi, car on est toujours le touriste de quelqu’un.»

Né à Gap, Julien Blanc-Gras est journaliste de profession et voyageur par vocation. Touriste est son troisième roman.

Prix : EUR 17,10 LIVRAISON GRATUITE En savoir plus.

Extrait

Préambule, où l’on découvre l’origine des pathologies géographiques du narrateur

On compte sept milliards d’habitants à la surface de la planète et ils vivent tous quelque part. Ils peuplent des continents, des pays et des villes, que bon nombre d’entre eux ne sont pas en mesure de pointer sur un planisphère, faute de planisphère.
Je représente un sept milliardième de l’humanité et je ne sais pas toujours où j’habite. Si je suis une quantité négligeable, la question de ma place dans le monde a néanmoins son importance. J’ai grandi sous un climat tempéré où l’accès à une nourriture protéinée est suffisamment aisé pour laisser du temps aux occupations secondaires que sont les loisirs ou les incertitudes existentielles. Les habitants de l’Occident disposent d’une certaine amplitude dans le choix de leurs penchants intellectuels et de l’orientation de leur destin. On peut se dédier à la physique nucléaire, au football ou à l’engagement politique sans obstacles majeurs. Aussi loin que je me souvienne, c’est la géographie qui a retenu mes faveurs. Pendant des années, je me suis couché avec un globe terrestre. Je conçois que cela puisse paraître étrange, les enfants ont d’ordinaire plutôt tendance à s’endormir avec des nounours. En guise de doudou, j’avais adopté un ballon gonflable et translucide sur lequel était imprimée une carte du monde. Un gadget fabuleux déniché dans un magasin de gadgets stupides. Je me glissais dans mon lit en serrant la planète, la joue contre la Corée, la Norvège chaudement lovée contre ma poitrine et Los Angeles au bout des doigts. Je me réveillais avec la Terre comme horizon initial.
Le premier livre que j’ai ouvert était un atlas. L’apprentissage de la lecture m’a permis de déchiffrer «Kamtchatka» et «Saskatchewan» avant de savoir épeler «fourchette». Pour mon cerveau en formation, l’association des lettres, des lignes et des couleurs formulait une représentation cohérente du monde. Le caractère magique des cartes m’offrait mon premier choc esthétique. Aujourd’hui encore, je reste persuadé que la projection de Mercator, en dépit de ses imperfections, dévoile une grâce supérieure à la Joconde.
(…)

Revue de presse

On rit à chaque page. Pourtant il y a, dans ce bijou de livre, bien plus que cela. A quoi cela tient-il ? A la justesse salutaire du regard qu’implique l’angle choisi ? Le tourisme est toujours ce qu’on cache, pourtant il fait partie du monde globalisé tel qu’il est. A la subtilité, bien plus politique qu’il y paraît, de certains de ses récits ? Lisez celui qu’il rapporte d’une traversée en Israël et en Cisjordanie, il vous en apprendra plus que bien des reportages. A la progression habile, enfin, qui se dévoile de chapitre en chapitre ? Le livre part comme une farce. On savoure cette succession de désopilantes cartes postales comme on picore des cacahuètes en sirotant un mojito face au lagon. Par surprise, quelque part dans les villages perdus du sud de Madagascar, on se retrouve bientôt à dévorer un épisode magnifique, tragique et beau. N’en disons pas plus, il faut le lire.

François Reynaert – Le Nouvel Observateur du 30 juin 2011 

Biographie de l’auteur

Né en 1976 à Gap, Julien Blanc-Gras est journaliste de profession et voyageur par vocation. Il a publié deux romans au Diable vauvert, Gringoland, qui conte un périple latino-américain, lauréat en 2005 du festival du premier roman de Chambéry et « Talents à découvrir » des librairies Cultura, et Comment devenir un dieu vivant en 2008, une comédie apocalyptique déjantée à paraître en collection Nouvelle voix chez Pocket.

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Prix : EUR 17,10 LIVRAISON GRATUITE En savoir plus.

Voir aussi notre article sur l’autre livre de Julien Blanc-Gras : Paradis (avant liquidation)

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