«Lachenal et Herzog ont dit qu’ils étaient allés au sommet parce qu’ils y sont allés. ». Ce sont les conclusions de l’enquête que le G.H.M. (Groupe de Haute Montagne) et Jean-Jacques Prieur viennent de rendre publiques. Cette enquête minutieuse a été réalisée à partir de l’analyse :
- du texte de Louis LACHENAL;
- des photos d’ Alberto Inurrategi et de Jean-Christophe Lafaille, sommet de l’Annapurna le 16 mai 2002;
- du témoignage d’Henri Sigayret, sommet de l’Annapurna le 30 avril 1979;
- des images de la vidéo de l’équipe de l’alpiniste spagnole durne Pasaban Lizarribar, sommet de l’Annapurna le 3 avril 2010;
- de la photo officielle, prise par Louis Lachenal, de Maurice Herzog sur le coté nord de l’arête sommitale, sommet de l’Annapurna le 3 juin 1950.
Le texte de Louis LACHENAL
Dans ses « Carnets du Vertige » chez UGE 10/18, édition de 1962, page 182, Louis Lachenal relate de manière fort expurgée son arrivée au sommet : « …puis un couloir nous mène vers quelque chose qui, d’où nous sommes, paraît un sommet. Nous nous y élevons. Le sommet du couloir n’est qu’une sorte de selle d’où part vers la gauche une sorte d’arête qui, encore une fois, paraît mener au sommet. » Notons qu’à ce stade il n’a toujours pas identifié le sommet. Il continue sa narration. « Que c’est long. Enfin nous y sommes. Une arête de neige ourlée de corniches avec trois sommets, l’un plus haut que les autres. C’est le sommet de l’Annapurna. En dessous, versant nord, une banquette de rochers brisés nous reçoit pour que nous fassions les quelques photos officielles… ».
Comparaison de la photo d’Herzog avec celle de Jean-Christophe Lafaille au sommet de l’Annapurna le 16 mai 2002
La prise de vue sur Jean-Christophe est très légèrement plongeante. En 1950 au moment de la prise de vue par Louis Lachenal, en contre plongée cette fois, l’emplacement occupé par Herzog, paraît quasi symétrique, à un, deux ou trois mètres près, de celui de Lafaille. Ceci par rapport à l’axe est / ouest de l’arête sommitale, l’un au nord l’autre au sud !
Correspondance des mêmes éléments avec la photo officielle.
Ci-dessous, une autre photo prise le 14 mai 2002 de l’alpiniste français Jean-Christophe Lafaille sur le roc Noir lors de son ascension de l’Annapurna (Crédit photo AFP/JEAN-CHRISTOPHE LAFAILLE). Elle montre bien l’inclinaison bien particulière du sommet de l’Annapurna.
Conclusion
Lachenal est bel et bien allé au sommet parce que les détails de sa description correspondent parfaitement aux images de l’arête sommitale vue du point le plus haut ainsi qu’aux vues aériennes et qu’ils ne peuvent dépendre ni d’une déduction ni d’un heureux hasard. Lachenal ayant atteint le sommet, son récit est donc sincère et n’infirme en aucune manière celui d’Herzog sur cet aspect, puisqu’il a écrit « Enfin nous y sommes ».
Extrait du dossier publié par le GHM
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François
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