La Vie en cabane – Petit discours sur la frugalité et le retour à l’essentiel
David Lefèvre, écrivain-voyageur, loue les vertus de la cabane, refuge des âmes rebelles à la marche du siècle. Dans les huttes, isbas, tipis ou yourtes, la nature sert de calendrier et la solitude de réconfort. Offrant vie frugale et recueillement, la cabane permet de goûter une enivrante félicité.
Né en 1973, David Lefèvre, après une décennie de voyages en Asie et en Amérique, s’est installé avec sa compagne chilienne dans une cabane lacustre sur l’île de Chiloé.
Solitudes australes – Chronique de la cabane retrouvée
À l’ouest de l’île de Chiloé, au Chili, David Lefèvre se retire seul dans une cabane, entre lac et forêt. Son projet : vivre une existence frugale proche de l’autosubsistance et tisser avec le milieu naturel un lien de respect et de connivence. Au fil des mois et des saisons, la vie s’ancre dans ce lieu isolé. L’auteur décrit ses travaux quotidiens, ses escapades au c ur de la nature sauvage qui l’entoure et les réflexions qu’elle lui inspire. C’est aussi l’occasion pour David Lefèvre de s’interroger sur sa solitude, ses racines, son rapport au monde, la signification de l’engagement, le concept de pauvreté volontaire ou encore le besoin d’errance qui l’a poussé à parcourir le monde. Ce voyage immobile est autant un récit sensible tourné vers le dehors qu’une plongée intérieure.
Dans les forêts de Sibérie – Prix Médicis essai 2011
«Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.»
Notes de ma cabane de moine
» Si par une soirée tranquille, à ma fenêtre, je pense à de vieux amis tout en contemplant la lune, et si j’entends les cris du singe, je mouille ma manche de mes larmes. Lorsque, sur les buissons, je vois des vers luisants, c’est comme si j’apercevais au loin les feux de pêche de Makishima, et le bruit de la pluie matinale ressemble bien à celui du vent qui secoue les feuilles des arbres. Quand j’entends l’appel des faisans, j’ai l’impression d’entendre mon père ou ma mère, et si je constate que même les cerfs des sommets de la montagne s’approchent tout près de moi sans crainte, je comprends à quel point je suis loin du monde. Quand je m’éveille et ranime le feu qui couvait sous la cendre, j’y vois comme un compagnon fidèle de mes vieux jours. Je ne suis pas dans une montagne bien terrible ni déserte, mais alors que la simple voix du hibou suffirait à m’émouvoir, que dire de ces paysages de montagne, infiniment variés selon les saisons ! Il faut ajouter que l’intérêt d’une pareille vie ne pourrait que accroître encore pour quelqu’un qui approfondirait ses pensées et essaierait d’acquérir un savoir profond. » Kamo no Chômei, Notes de ma cabane de moine, 1212.
Un an de cabane
Sans autre technologie qu’une scie, une hache et un fusil, Olaf Candau s’est enfoncé dans le Yukon, vers le mythe du Grand Nord canadien. Au pays de James Oliver Curwood et jack London, il a construit une cabane. Un an de cabane, un an de silence, de conflits avec les martres et les ours, un an d’échecs avec les poissons, un an à bâtir et à se protéger. Un an de vie, de la vie la plus simple qui soi
.
Récits de la cabane abandonnée
En 1935, lorsqu’il entame la rédaction des Récits de la cabane abandonnée, Grey Owl est garde forestier dans le parc national canadien de Prince Albert dans le Saskatchewan. Il a établi là-bas sa petite colonie de castors. Dès cette époque, il est une légende, acclamé à l’échelon international comme grand naturaliste, auteur à succès, orateur charismatique et porte-parole respecté des autochtones. Ses livres, ainsi que plusieurs films, le mettant en vedette avec ses castors, ont contribué non seulement à promouvoir son message sur la préservation de la nature, mais à rendre célèbres l’auteur et sa cabane de Beaver Lodge. Des centaines de personnes viennent lui rendre visite chaque été.
C’est donc avec un peu de nostalgie qu’il revient sur ses années heureuses de vie dans le Grand Nord. Dans ses Récits de la cabane abandonnée, il y évoque dans le détail ses années passées de trappe et de chasse sur les pistes de la forêt boréale, puis sa conversion à la cause animale. Mais son livre exprime surtout un véritable cri d’alarme pour un milieu naturel et des traditions qu’il pressent menacés. Son plaidoyer en faveur des animaux sauvages demeure l’un des plus touchants jamais livrés.
Personnage fascinant et visionnaire, Grey Owl fut le premier à réveiller les consciences quant aux enjeux écologiques et nous en fait la démonstration dans cet ouvrage.
«N’oubliez pas que vous faites partie de la Nature, mais qu’elle ne vous appartient pas.» Grey Owl.
Archibald Belaney, surnommé Grey Owl, est né en Angleterre en 1888. Élevé par deux tantes célibataires et sa grand-mère, Belaney connaît une enfance malheureuse. Durant sa jeunesse, il est fasciné par les autochtones d’Amérique du Nord et rêve d’en devenir un. À l’âge de dix-sept ans, il part pour le Canada. Entre 1907 et 1927, il vit dans le Nord de l’Ontario et gagne sa vie comme trappeur, guide et garde forestier. Converti à l’écologie, il devient, peu à peu, un farouche défenseur de la nature. En 1931, Grey Owl est nommé par le gouvernement canadien «gardien des animaux» du parc national du Mont Riding, au Manitoba, puis du parc national de Prince Albert au Saskatchewan, où il écrit ses articles et ses livres. Il tombe malade après une série de conférences en Angleterre, au Canada et aux États-Unis, et meurt de retour chez lui le 13 avril 1938, à l’âge de cinquante ans.
Traité de la cabane solitaire
Construire et habiter une cabane est un rêve. Qui n’a un jour imaginé de vivre dans une cabane faite de ses propres mains ? Ce rêve peut aussi être un choix.
Larguant les amarres, le narrateur – on devine qu’il s’agit de l’auteur lui-même – propose au lecteur une sorte de pèlerinage vers toutes les cabanes de la terre, de celles en rondins des bûcherons d’Amérique aux ermitages des montagnes de Chine, en passant par les chaumières rustiques des maîtres de thé du Japon. En compagnie des poètes, des vagabonds mystiques – et mythiques -, guidé par le désir d’une vie près des forêts et des rivières, le lecteur, en suivant les parcours cultivés, pleins de fantaisie et d’humour du narrateur, s’initie à l’esprit singulier d’une tradition de liberté spirituelle.
Antoine Marcel est né à Paris en 1949. Après de nombreux voyages au long cours, il vit dans le Sud de la France, où il consacre son temps à l’écriture, l’étude du Zen et de la culture d’Extrême-Orient.
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