Entrez dans la passionnante histoire de la Chine via « La Route du Thé – Du Yunnan et du Sichuan aux confins tibétains »

0
3305

Découvrez toutes les facettes de la Chine à travers la route historique du thé du Yunnan et du Sichuan aux confins tibétains.

Julie Klein, 26 ans, et de Philippe Devouassoux, 29 ans, ont décidé de suivre la « Cha Ma Gu Dao », route historique des lado, anciens caravaniers qui ont échangé du thé du Yanna et du Sichuan contre les chevaux tibétains de Nangchen nécessaires à la Chine pour asseoir sa force militaire.

kleinj1[1]
Julie Klein – Plaines de l’Est (Bolivie) – Année 2010 – © Philippe Devouassoux
devouassoux1[1]
Philippe Devouassoux – Sur la route du thé – Yunnan (Chine) – Année 2009 – © Julie Klein
 

La route du thé – Du Yunnan et du Sichuan aux confins tibétains fait le récit de ce projet de voyage qu’ils ont baptisé « OTHER » pour Old Tea and Horse Exchange Road. Ils ont ainsi parcouru en autonomie 2 500 km, pendant 6 mois.

Ce livre suit chronologiquement leur périple de février à juin 2009, la première partie portant sur Yunnan, la seconde partie sur Sichuan et Qinghai. A mi-parcours, les auteurs doivent faire face aux des difficultés pour pénétrer dans la province autonome du Tibet renforcées par les festivités du 50ème anniversaire de l’annexion du Tibet. C’est l’occasion pour revenir sur leur démarche et ce qui les a motivés à entreprendre ce voyage : un défi physique avec la vie nomade pendant plusieurs mois et une investigation historique pour comprendre la Chine moderne et les enjeux géopolitiques.

routeduthe1[1]
Dans le sud du Yunnan, l’habitat rural est en briques de terre crue. Les ruelles séparant les maisons ne laissent rien présager des vastes cours intérieures qui abritent l’intimité de la famille. Images de Philippe Devouassoux & Julie Klein, extraites du récit de voyage

Leur parcours est ponctué de nombreuses rencontres, pour lesquelles la langue ne constitue pas de réel blocage, Julie ayant appris quelques notions de mandarin et Philippe étant attentif au langage non verbal. Ils essaient d’alterner des échanges très riches permettant de mieux appréhender les mœurs des différentes ethnies et de relativiser leur existence d’une part, et des moments de tranquillité à deux pour se retrouver.

Cet ouvrage recèle une mine d’informations sur la Chine. Il nous dévoile à la fois l’histoire de ce chemin suivi par les lado de 641 à 1949 et nous propose une immersion dans le quotidien des minorités ethniques rencontrées sur cette route.

routeduthe5[1]
Le Yunnan jouit de la plus grande diversité ethnique de la Chine : dans les zones rurales, nous découvrons les bastions de 25 des 56 minorités officielles, facilement identifiables grâce à leurs costumes aux broderies et couleurs chatoyantes. Images de Philippe Devouassoux & Julie Klein, extraites du récit de voyage

Tout au long du récit, les auteurs font quelques rappels historiques afin de mieux comprendre la culture chinoise et tibétaine ainsi que la situation actuelle en Chine.

A travers leurs observations et leurs réflexions, nous découvrons cette région de la Chine au contrefort de l’Himalaya sous différentes facettes : la diversité culturelle, la place de l’enfant, le langage (méthodes d’apprentissage du chinois par les enfants, construction des sinogrammes), les conditions des ouvriers migrants et des femmes, la vie des zones rurales, l’animation des marchés, les croyances, les modes de vie (hygiène, pudeur), les traditions culinaires, les maisons tibétaines, la vie des moines bouddhistes du Tibet…

Les auteurs nous donnent également un aperçu de ce qui reste du communisme, la propagande des autorités chinoises pour unifier les peuples et les minorités…
Malgré la diversité de tous les sujets abordés, la route du thé reste le fil conducteur du récit. Des explications sur la culture du thé et les coutumes liées à la dégustation du thé sont bien évidemment distillées au fil du parcours et de leurs découvertes.

routeduthe16[1]
Comme les caravaniers, nous prenons plaisir à nous ressourcer dans les bourgades qui jalonnent la route tous les cinq à six jours de marche, comme ici à Shaxi. Images de Philippe Devouassoux & Julie Klein, extraites du récit de voyage

Compte tenu de la richesse de leurs rencontres, ils ont la conviction qu’il y aura un avant et un après.

De magnifiques photos illustrant leur voyage contribuent à nous donner l’impression d’avoir passé quelques semaines en Chine au bout de ces 300 pages.

Quelques extraits

  • « La galette de thé, millésime 2005, emballée dans un joli papier de soie imprimé au nom de nos hôtes est un présent inattendu. Il donne tout son sens à notre voyage sur la route du thé et des chevaux, mais Liu et Yang l’ignoraient. Nous n’expliquons qu’occasionnellement la raison de notre présence, à pied, dans ces contrées à l’écart des sentiers touristiques. Nous partons du principe que le marcheur est suspect, à la fois pour les autorités chinoises et les habitants. »

  • « Au-delà, de leurs différences cependant, nous constatons un certain nombre de points communs entre les peuples rencontrés. Tous sans exception ont le même rapport au thé. C’est la boisson d’accueil, celle qui délie les langues et voit naître les amitiés, celle dont on ne saurait se passer pour conclure le moindre acte important de la vie. Le thé accompagne les rites, les célébrations gaies ou tristes. Les minorités les consomment nature, sans fioriture, à l’exception des Tibétains et des Mosuo qui lui adjoignent du beurre ou du lait, et du sel. Le thé enfin est l’un des rares cadeaux que nous ayons parfois réussi à faire accepter à nos hôtes, avec les photos et les bijoux. Nous le considérons comme un aliment ou un élément de préparation d’une boisson, et sommes donc étonnés qu’il soit accepté alors qu’est systématiquement refusé tout ce qui touche à l’alimentation. Le thé a une valeur symbolique qui dépasse sa fonction alimentaire. »

  • « Après le fourmillement de Ya’an et de la plaine de Sichuan, le relatif isolement dont nous sortons nous a inquiétés. Même si c’est aussi ce que nous recherchons intrinsèquement, ne plus voir nos contemporains pendant quelques heures nous semble une éternité : nous nous sentons coupés du monde, comme devant une nouvelle naissance. Qu’il est bon de s’immerger, le corps réchauffé et l’âme apaisée, dans ce paysage majestueux et de prendre, par simple plaisir, quelques azimuts en vue d’identifier sur la carte les principaux sommets à plus de 6 000 mètres qui nous entourent ! »

  • « Le moral descend avec la température, peu à peu. Et soudain, dans la tempête, l’antenne de téléphonie mobile qui annonce la ville ! Il est toujours surprenant de constater que ce que nous exécrons en France peut revêtir ici une importance symbolique. Dans le désert qu’est le plateau tibétain, ce sont les antennes télécoms qui situent les villes au marcheur, comme des cairns dans le brouillard ou un phare pour le bateau dans l’immensité de l’océan. Là où, en France, on ne voit qu’ondes néfastes, ici l’antenne est source de vie. Au pied de cet enchevêtrement de métal, il y a des familles qui vivent ! »

Entrez dans la passionnante histoire de la Chine via la route du thé.

La Route du Thé est édité aux éditions Transboréal

En savoir plus sur le livre | Commander le livre

The following two tabs change content below.

Eve

Passionnée de livres et de photos. Privilégie la marche pour (re)découvrir les régions de la France : les endroits incontournables mais également les petits villages, les lieux chargés d'histoire... Admire les aventuriers en herbe et les explorateurs confirmés. Voir tous les articles écrits par Eve

commentaires