Je viens de recevoir des nouvelles toute fraîche de Nathalie Courtet qui nous tient informé de l’avancement de sa préparation dans le cadre de son nouveau projet : « 71 degrés solitude nord ». Aujourd’hui, elle nous parle de l’entraînement physique et de la communication.
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Aujourd’hui, je vais aborder les sujets suivants : préparation physique et communication
J’ai repris une activité physique digne de ce nom début septembre après ma saison estivale, passée en partie en montagne mais aussi dans les bus derrière le micro. J’ai commencé par faire des séances de course à pied, courtes, 40 minutes, le plus souvent possible hors macadam. Ce ne sont pas les chemins qui manquent dans mon pays, j’ai la chance d’habiter en plein cœur d’un terrain de jeu sans ligne blanche, sans arbitre ni coup de sifflet, paradis pour les activités de plein air. Puis j’ai allongé les séances, jusqu’à 1 h 30 mn. Je n’ai pas cherché à augmenter ma vitesse ni mes performances, juste à finir les séances très fraîche avec la sensation de pouvoir sans problème en faire plus. Je me connais assez pour savoir que je suis incapable de m’astreindre à un quelconque plan d’entraînement donc je pratique à la sensation, à l’envie, je crois que c’est important pour ne pas que s’installe une lassitude et que le plaisir soit prépondérant. J’ai alterné ces séances de course à pied avec du VTT, j’ai mis un point d’honneur à faire un maximum de mes déplacements courants à vélo ou à pied, à passer du temps dehors.
Une fois la neige arrivée vers le 11 novembre, j’ai chaussé les skis. Pour les premières sessions de traction de la pulka, je l’ai chargée de 32 kg. J’ai commencé par tirer sur du terrain damé, afin de valider d’abord le confort de traction, ce qui m’a amené à faire quelques modifications sur le harnais. Et puis au fil des séances, j’ai allongé la distance, jusqu’à 28 km, avec un peu de dénivelée et dans des qualités de neige assez inégales et variées. Et j’ai chargé de plus en plus la pulka.
6 janvier, un mois avant de partir, je suis capable de tirer une pulka de 52 kg sur 20 km dans une neige très lourde et collante mais pas très profonde (je ne choisis pas mes conditions d’entraînement), avec 500 m de dénivelée positive (et négative), en 6 heures, les peaux tout le long. Je termine en bon état, pas affamée, pas fatiguée, mais ai quelques problèmes encore avec des échauffements au niveau des talons. Pas de douleur dorsale, ni lors de la traction ni dans la nuit qui suit, pas de courbature le lendemain.
La fréquence de mes entraînements dépend de mes disponibilités, et j’ai la chance d’en avoir. J’ai aussi fait quelques belles séances de ski de fond (skating). Je n’ai rien comptabilisé, comme à mon habitude, j’ai tout fait à la sensation et à l’envie, sortant tout de même je pense au moins 3 fois par semaine. J’ai repris la saison d’hiver en raquettes, mes essais de traction sont donc pour ainsi dire terminés.
Je connais, par mes expériences passées, mes possibilités et les limites de mon organisme, ma manière de fonctionner. Je ne pense pas nécessaire de « forcer » les choses, et surtout doit veiller à ne pas me «casser » avant de partir. Certains me conseillent « d’engraisser » avant de partir, il est vrai que j’ai perdu un peu de poids cet automne, mais si je pars trop lourde j’aurai de la peine les premiers jours et je perdrai très vite ce poids, donc ça reviendra au même. Je partirai comme je serai et c’est tout.
Je n’irai pas dormir dehors avant le départ, je l’ai assez fait, y compris dans le froid, je n’irai pas m’exposer aux intempéries juste pour le fun, je sais la difficulté que cela représente et l’énergie que cela nécessite, l’attention et la rigueur demandées. Il s’agit maintenant de me ménager pour partir parfaitement reposée, de faire mon métier qui me permet une activité importante, et entretiendra ma condition physique d’ici mon départ.
Autre sujet : la communication. Je ne possède qu’un téléphone portable de base. Si j’ai besoin de secours cela n’est pas suffisant. J’ai longtemps cherché à me faire prêter (ou donner) une balise de détresse ou un téléphone satellite. La balise de détresse (300 euros) ne permet pas de communiquer mais de déclencher des secours facilement et de manière fiable, en envoyant en même temps les coordonnées GPS. Le téléphone satellite passe partout, permet de communiquer et de déclencher des secours, est beaucoup plus onéreux (1500 euros + les communications). Finalement, la société iec-telecom me mettra à disposition un téléphone satellite fonctionnant sur le réseau Irridium. Je les en remercie. Les communications restent à ma charge (282 euros pour 75 mn sur trois mois).
Un mois avant le départ, il me reste à passer chez le dentiste, le toubib et le coiffeur (aïe), à faire le point sur ma trousse de réparation et de pharmacie, à scier le manche de ma brosse à dent, à conditionner 40 repas du soir, et mettre les bonnes musiques dans le lecteur mp3…
A bientôt
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François
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