Siberia : 3 800 Km en canoë du lac Baïkal à l’océan Arctique

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A l’instar des grands explorateurs d’autrefois, Philippe Sauve a traversé la Sibérie sans assistance et sans lien avec le reste du monde.

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Traverser la Sibérie à bord d’un canoë en toile, en empruntant la Lena sur 3 800 kilomètres : tel est le défi qu’a relevé Philippe Sauve. Seul pendant cinq mois sur son improbable embarcation, il a vécu au milieu de la nature majestueuse et hostile de ces régions reculées, secrètes, inhospitalières. Du lac Baïkal à l’océan Arctique, le fleuve immense gonfle jusqu’à atteindre 14 kilomètres de large !

Equipé d’un matériel rudimentaire, Philippe Sauve affronte le vent glacial qui soulève des vagues de deux mètres de haut, franchit le majestueux plateau de Verkhoïansk, traverse des paysages déserts à la beauté saisissante. Il y fait aussi des rencontres. Rares mais fortes. Celle d’Evenks et de Iakoutes, éleveurs de rennes et hommes libres de la taïga, qui le convient à des pêches  » miraculeuses « . Celle de Russes, dans des villages oubliés depuis des siècles, qui lui ouvrent parfois la lourde porte de leurs maisons en rondins. Celle de brigands aussi… Le portrait que brosse l’auteur de cette terre secrète est d’une richesse insoupçonnée. Parti à la découverte de l’inconnu, il se découvre aussi lui-même.

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Philippe Sauve en 1994, après la traversée du Canada en canoë

Philippe Sauve, 32 ans, a déjà fait un tour du monde en solitaire, à pieds et en canoë, exploré l’Amazonie, traversé la Sibérie… Il est l’auteur de La marche de vie : un tour du monde à 18 ans, Sous les ponts de Memphis et Le scalp de l’homme blanc.

Extrait du film

Préface de Sibéria

 » Je crois n’avoir pas lu depuis longtemps un récit de voyage aussi vrai, aussi dénué de fanfaronnerie. Les lignes de Philippe Sauve transcrivent parfaitement l’état psychologique de l’aventurier au long cours, lequel prend volontiers la pose d’Ulysse en revenant chez les siens, alors qu’en voyage sous les ciels lointains, il n’était qu’un animalcule écrasé par la grandeur du monde et l’immensité de sa tâche. Cette descente de la Léna c’est 3800 km de franchise absolue. »

Sylvain TESSON

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Extrait de Siberia

« Face aux difficultés qui jalonnent mon parcours, j’éprouve ce que le magnifique auteur du Gai Savoir a écrit comme étant « la tristesse de la félicité ». Ce sentiment m’envahit à l’approche du village de Saldikyel: le troisième village indiqué par Boris, parce que j’y vois la beauté d’un drame. Le hameau se dessine à travers un rideau de brume. Les carcasses des maisons gisent sur des centaines de mètres, au milieu des ruelles de terre battue, désertes. Le silence est prenant, même si j’ai l’impression de percevoir l’écho du chaos passé,de la vague monstrueuse qui a déferlé sur les hommes. Ma position solitaire au milieu du fleuve trop large, sous le ciel ténébreux, mon état d’épuisement général, ainsi que le souvenir de la famille de Lensk, tendrement soudée aprés la catastophe, accentuent la tonalité dramatique.Une croix plantée sur la rive opposéeau village, que je découvre par hasard, en levant mon regard, achève de me remplir de tristesse. Elle rend hommage aux âmes emportées par le fleuve, que j’ai l’impression de voir flotter à la surface des eaux. »

Philippe Sauve

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Fondateur du site Un Monde d'Aventures, je suis un passionné des grands espaces sauvages et des mondes polaires. J'ai réalisé plusieurs raids autonomes au Groenland et en Laponie. J'aime partager ma passion à travers ce site. Voir tous les articles écrits par François - En savoir plus sur François

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