Une française co-organise un festival outdoor à New-York !

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Propos et photos recueillis par Mélanie de Groot van Embdenfavori

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Camille Aussourd

La vie est souvent une question de priorités. Que favoriser ? La famille ou sa passion ? La ville ou la nature ? Le sport ou la culture ? Pour Camille Aussourd, pas besoin de choisir et pour nous le prouver, elle nous emmène dans l’une des métropoles les plus excitantes du moment : New York. Elle y rencontre Sarah Knapp, qui a alors le projet d’organiser un festival de sports d’extérieur dans les frontières de la ville. En 2014, elles lancent ensemble la première édition de Outdoor Fest. Outdoor Fest est aussi une plateforme qui rassemble les rendez-vous, les parcours, les suggestions sur le sport pour en profiter à l’année. A priori, New York n’est pas exactement le paradis des amoureux d’outdoor et pourtant, la ville est pleine de ressources qu’il suffit de mettre à profit. Debout sur sa slackline, cette jeune femme passionnée de 26 ans nous raconte comment elle vit ses rêves de sportive dans la grosse pomme! A t-elle réussi à trouver l’équilibre ?

D’où te viens ta passion du sport et quels sont ceux que tu pratiques ?

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J’ai grandi à Paris mais évolué dans un environnement très sportif quand j’étais petite, mon père est passionné de montagne, il nous a toujours emmené dans la vallée de Chamonix où nous avions une maison et où nous avons passé absolument toutes nos vacances scolaires. On faisait du ski, de l’alpinisme, de l’escalade, de la randonnée glacière, VTT, rando et puis dernièrement de la Slackline..

La Slackline semble avoir pris une grande place dans ta vie..

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« Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, il faut être prête à tomber dans la boue quand il fait humide. Mais comme tout sport d’extérieur, il faut le prendre avec les conditions météo. » Camille, au bord du canal de l’Ourq à Paris.

J’ai découvert la Slackline il y a 4 ans. A l’époque, je me suis beaucoup impliqué dans des festivals de films d’aventure, et notamment le Festival du Film d’Aventure de Chamonix, « Chamonix Adventure Film Festival« , un dérivé de celui aux Etats-Unis à Boulder Colorado. Lors de la 2e édition, j’y ai vu un film sur deux filles qui marchaient au dessus du vide sur un fil très fin au dessus du bassin d’Annecy : « Send it Sistah! » avec Jelena Schradi et Ingrid Laillaut de Wacquant. C’est ainsi que j’ai eu envie de commencer. Au début on s’entrainait deux fois par semaine, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, il faut être prêt à tomber dans la boue quand il fait humide. Mais comme tout sport d’extérieur, il faut le prendre avec les conditions météo.

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Qu’est ce que ça t’apporte ?

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Moi au départ c’est plus un challenge, on monte dessus et on se rend compte qu’on est incapable de tenir debout et on se dit qu’on n’en sera jamais capable. On se demande s’il faut des capacités surhumaines ou si c’est possible. Puis quand peu à peu j’ai commencé à trouver mon équilibre là dessus, je me suis sentie vraiment très bien. J’ai rarement été dans une activité où l’on pousse autant la concentration à son extrême. Ca rassemble l’aspect méditatif, une concentration intense qui te coupe de tout ce qui t’entoure et un aspect physique et sportif qui sollicite de nombreuses parties de ton corps. Donc allier ça, avec le fait d’être entre copains, sans compétition, c’est génial.

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Comment est née votre festival Outdoor Fest ?

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@OUTDOOR FEST

J’ai rencontré Sarah Knapp dans une salle d’escalade à New-York. Sarah est new-yorkaise, créatrice d’OutdoorFest. Je l’ai rejoint sur le projet. Et tout comme moi, elle a grandi en ville avec un besoin physique et mental de s’accorder des pauses natures et même de l’intégrer dans son style de vie. Donc on s’est dit que ca serait super, si on pouvait créer un festival et une plateforme qui aiderait les gens qui vivre en ville à garder contact avec la nature, à se rendre compte que beaucoup d’activités sont accessibles, et qu’elles peuvent t’apporter le bien être d’un sport de nature.

Que se passe t-il pendant votre festival ?

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Nous voulions créer une communauté de new yorkais attachés à la sphère outdoor. New York est une ville où l’eau est très présente, il y a l’océan, l’Hudson River, des lacs et grâce à ça on peut faire de la voile, du paddle board, du kayak. Et plus loin à Brooklyn il y a même une véritable communauté surf qui se trouve dans une zone qu’on appelle les Rockaways. Après sur terre, on propose beaucoup de VTT, il y a des salles où l’on peut faire de l’escalade,  c’est de plus en plus tendances à New York dans des salles de gym très équipées. Mais on peut en faire aussi à Central Park et dans d’autres parcs où il y a des parcours sur des rochers naturels.

Pour toi, peut-on vivre l’aventure en ville?

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Bien sûr! Les gens qui sont passionnés de mer ou autre continueront d’aller à la mer mais notre message c’est que l’on est pas obligé de se priver pendant l’année de ce plaisir. Et puis la ville apporte un cadre intéressant! Comme en ce moment par exemple, slackliner au milieu des péniches au coucher du soleil sur le canal, c’est superbe!

Peut-on imaginer une version parisienne du Outdoor Fest ?

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Le défi c’est de trouver une forme d’organisation pour que ca tourne, que l’on puisse pétitionner les mairies pour obtenir des installations etc.. Paris n’a certes pas la mer mais on a de très jolis parcs, le bois de Vincennes, le bois de Boulogne, où des aménagements sont possibles. Et le grand avantage de Paris est peut être là, négocier les permis, les autorisations, les assurances est plus simple qu’à New York où tout coûte très vite quelque chose.

La pratique du sport est-elle la même que l’on soit américain et français ?

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Oui c’est le même type de communauté, des gens qui ont un respect pour la nature, pour leur corps. Il y a une volonté de vivre bien et de se tenir en forme de façon ludique.

Qu’est ce que ça implique pour toi d’être une femme dans le monde de l’aventure ?

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Souvent en montagne, je me suis retrouvée dans des environnements très masculins où pour trouver sa place, il faut être très bonne dans sa discipline! Donc au bout d’un moment, il y a un ras le bol et on a envie de pratiquer sans pression avec ses copines. D’ailleurs, on ne slackline pas exactement comme les hommes. On a peut être moins de force mais on compense par la souplesse et la technique.  C’est agréable du coup de se retrouver entre femmes, c’est comme cela que je me suis retrouvée au premier festival de Slackline exclusivement féminin, le « US All Girls Slackline Festival » qui a lieu à Bend, dans l’Oregon.

Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?

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En mentor, je pense à la slacklineuse suisse Jelena Schradi que j’ai découverte au tout début. J’aime son discours et son calme, on sent qu’elle fait ça parce que ça lui fait du bien et que c’est un environnement qui lui est cher. C’est une source d’inspiration pour beaucoup de femmes qui veulent slackliner. Il y a beaucoup d’américaines extraordinaires aussi, j’avais rencontré Emily Sukiennik. Elle est très nature, c’est une grosse force de caractère. A l’inverse, il y a beaucoup de slacklineuses qui sont dans une mouvance plus douce avec le yoga. Je pense notamment à la new-yorkaise Adi Carter qui organise des retraites de slackline et d’escalade à Puerto Rico. Ces femmes m’inspirent car elles ont décidé de faire de la Slackline leur métier dans des lignées différentes, elles font vraiment ce qu’elles aiment et en sont les pionnières, c’est impressionnant. Et moi dans tout ça, je cherche encore mon équilibre parfait entre de besoin de culture en ville et de sport d’extérieurs.

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Site web du festival Outdoor : http://www.outdoorfest.org/

A propos de Mélanie de Groot van Embden

Journaliste, vidéaste, réalisatrice, Mélanie a réalisé avec David de Rueda, Urban Escape, un documentaire d’aventure qui a reçu la mention spéciale du jury au festival international du film d’aventure 2014 de Dijon.

Site web de Mélanie : http://wickedscope.com/

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Fondateur du site Un Monde d'Aventures, je suis un passionné des grands espaces sauvages et des mondes polaires. J'ai réalisé plusieurs raids autonomes au Groenland et en Laponie. J'aime partager ma passion à travers ce site. Voir tous les articles écrits par François - En savoir plus sur François

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