Jonction imminente entre le « Lance », un navire norvégien et les 2 explorateurs, Mike Horn et Borge Ousland

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Alors que le navire « Lance » est sur le point de faire la jonction avec les deux explorateurs polaires Børge Ousland et Mike Horn, ces derniers publient eux-mêmes des mises à jour de leur situation sur les réseaux sociaux.

Hier soir, ils ont écrit que leur progression était lente, mais qu’ils espéraient toujours atteindre le point de rencontre de 82 degrés nord au cours des deux ou trois prochains jours. Ils disent aussi qu’ils se sentent très fatigués physiquement et estiment avoir perdu entre 10 et 15 kilos depuis leur arrivée sur la banquise à la mi-septembre.

Pour se réconforter, ils dégustent de grosses portions de chocolat. On irait presque à dire qu’on les envie.

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Expedition Update 38: After fixing @BorgeOusland’s sled yesterday, we were a little nervous to start using it again, but luckily it held together. It did however have a significant impact on our progress. As we cannot risk pulling it across open water leads, we spent our day transferring all the equipment in my sled to avoid getting our equipment wet. We had to repeat this process 3 times today, and who knows how many more times we will have to repeat it until the end of the expedition, although I hope not for too long! As for the wind, it is no longer in our favour and is now blowing straight into our faces, which is causing the ice drift to push us back north from where we came from. We are persisting though, although the progress is slow, and we hope to reach 82 degrees north in the next 2 to 3 days. For some reason, when you know the end is near, the days seem so much longer. Although the extreme cold and negative drift are really challenging us, we are confident that with our remaining food, we have a good shot at meeting the boat that is now on its way to pick us up. As for our physical state, we are feeling increasingly fatigued and fragile. We estimate to have each lost something between 10-15kgs, and we weren’t very fat to begin with…This is when I regret not gaining more weight before the start of the expedition, but even if I wanted to, I didn’t get much time to build fat reserves following my expedition to K2 in July…but this is the adventure I signed up for and I knew what I was getting myself into. As you can imagine though, we have both been DREAMING about food, especially these last couple of weeks. And even though we were careful to pack enough treats like these Norwegian chocolates you can see in today's picture, we are still craving more!!! So this is a call out to anyone who wants to send me the best chocolate they know, and don’t forget to tell me why that chocolate is so special through a post or a story on your Instagram page. I can't wait to hear your stories and taste your chocolates when I get back! (send my team an email via the mikehorn.com website for more info) #NorthPoleCrossing #Pole2Pole #Mike Horn #Chocolate!!!

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Le « Lance » en route vers les 2 explorateurs

À l’aide d’une carte des glaces et de cartes satellites, le navire « Lance » navigue vers Børge Ousland et Mike Horn. Dans trois jours, les explorateurs polaires seront à court de nourriture.

Le navire de recherche « Lance » navigue à la rencontre de Borge Ousland et de Mike Horn. PHOTO: NICK COBBING

– La navigation du Lance à travers la glace est très difficile. La glace change tout le temps. Le défi réside en partie dans le fait que nous opérons complètement dans les limites de ce que peut réaliser le bateau. Il est important de trouver la glace la plus mince et la plus faible pour pouvoir avancer et ne pas rester bloquer, a déclaré l’ingénieur civil et explorateur Knut Espen Solberg.

Une grande partie de l’équipage est sur le pont et le responsable de l’expédition Bengt Rotmo indique le chemin à suivre. Crédits Photo : Jørgen Braastad

Le « Lance » n’est pas vraiment un brise-glace, mais il est renforcé pour pouvoir avancer dans la glace. Il peut ainsi s’avancer assez loin.

L’un des problèmes, cependant, est qu’ils obtiennent généralement des images satellite seulement une fois par jour alors que la glace change et se déplace en permanence.

Karl Angeldsen et Knut Espen Solberg étudient les cartes des glaces. Crédits Photo: Jørgen Braastad

– Ici, nous rencontrons des glaces âgées d’un an ou plus, qui ont survécu à l’été et qui sont souvent épaisses et dures. La nouvelle glace dans laquelle nous nous dirigeons maintenant est arrivée à l’automne et n’est pas très épaisse. Mais ça reste très dur. C’est comme du sirop parce l’eau est encore très salée, a déclaré Knut Espen Solberg.

Crédits photo : Jørgen Braastad, VG

La position du Lance

Voici des images du satellite « Sentinel-1 » de samedi, fusionnées avec les positions de « Lance » et des deux explorateurs polaires.

Ils viennent d’atteindre les 82 degrés nord et 56 minutes mais ils doivent encore atteindre le point de rencontre avec le Lance qui lui est bloqué depuis mardi matin à 82 degrés nord et 11 minutes.

La distance restante à parcourir est d’à peu près 80 km, ce qui représente tout de même deux ou trois jours de progression, en fonction de la dérive des glaces.

Crédits photos : Tom Byermoen (VG)
Crédits photos : Tom Byermoen (VG)

Pendant ce temps, Borge Ousland et Mike Horn se battent comme des lions contre la montre pour atteindre le point de rencontre où le navire « Lance » doit les récupérer.

Jeudi, ils manqueront de nourriture. Samedi dernier, Borge Ousland a cassé l’avant de son traîneau.

– Ils l’ont réparé mais le problème maintenant est qu’il fuit, il est donc très difficile de passer sur la glace à certains endroits, explique Lars Ebbesen.
Si le traîneau va dans de l’eau, il coulera. Ainsi, Borge Ousland et Mike Horn ont dû répartir la charge sur l’autre traîneau tout en l’équilibrant pour ne pas qu’il se renverse.

– Maintenant, tout va beaucoup plus lentement, ce n’était pas exactement ce dont nous avions besoin maintenant, a déclaré Lars Ebbesen.

Leurs piles et leurs batteries de secours ont jusqu’à présent contribué à les maintenir en vie grâce à des lampes à LED qui leur sont nécessaires pour naviguer dans l’obscurité qui les entoure.

– Maintenant, leurs grandes lumières sont mortes, il ne leur reste plus que les petites. Leur équipement commence à s’épuiser lentement.

Des traces d’ours

Sur la glace autour du navire, on peut apercevoir de longues traces d’ours qui sont apparues.

– Jusqu’à présent, cependant, nous n’avons pas vu les ours eux-mêmes.

Mike Horn et Borge Ousland ont également aperçu de leur coté des traces d’ours. Il fait -29 degrés. Ils doivent donc rester vigilents et regarder en permanence autour d’eux, à expliquer l’explorateur polaire Børge Ousland dans une nouvelle mise à jour publiée sur Instagram.

Des traces fraîches d’ours dans la neige à l’extérieur de « Lance ». Crédit Photo : Jørgen Braastad

Progression de 9 à 10h par jour

L’objectif des deux explorateurs polaires est de parcourir 20 kilomètres par jour pour atteindre le point de rendez-vous avec le Lance.

Pour ce faire, Ebbesen dit qu’ils doivent progresser entre neuf et dix heures par jour. En outre, ils doivent passer du temps à dégager et à vérifier la glace pour s’assurer qu’ils peuvent passer dessus.

« Ensuite, ils essaient de dormir pendant sept heures ou plus pour pouvoir reprendre des forces », a déclaré le porte-parole.

Ils sont également mis au défi par les vents contraires et la dérive des glaces qui les ramènent chaque jour en arrière de cinq et huit kilomètres.

Une décision prise par Borge Ousland avant de se lancer dans l’expédition va peut-être leur sauver la vie. Juste avant de partir, il a décidé de préparer des rations pour dix jours supplémentaires.

– S’il ne l’avait pas fait, ils n’auraient pas pu continuer maintenant. C’était incroyablement chanceux, dit Ebbesen.

Au menu, un mélange de céréales nutritif que Borge Ousland s’est constitué. En outre, ils mangent du chocolat et d’autres aliments riches en gras.

50% de la nourriture qu’ils mangent en une journée est consommé pendant qu’ils marchent.

– Ils doivent renouveler continuellement leur stock de sucre pour ne pas se retrouver en hypoglycémie. Le soir, ils mangent du Drytech (aliments lyophilisés).

Les pauses-repas sur la glace ne peuvent pas être trop longues. Les explorateurs polaires doivent s’assurer qu’ils sont suffisamment en mouvement et dégager suffisamment de chaleur pour résister au vent.

– Sinon, ils perdent trop de température. Lars Ebbesen dit que chaque fois qu’ils doivent faire quelque chose, comme s’arrêter alors ils doivent mettre des surcouches pour se réchauffer.

Il est impossible d’éviter que le corps se refroidisse dans un climat aussi froid, mais sur une période aussi longue, leur état s’aggrave progressivement. Ensuite, les réserves sont consommées.

Les blessures ne guérissent pas, ce qui rend difficile d’arrêter les infections.

– Physiquement et mentalement, ils sont très affectés. À l’heure actuelle, c’est seulement la volonté et la motivation qui les fait progresse.

Source : https://direkte.vg.no/nordpolen_ousland/

Pour en savoir plus sur Mike Horn

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Fondateur du site Un Monde d'Aventures, je suis un passionné des grands espaces sauvages et des mondes polaires. J'ai réalisé plusieurs raids autonomes au Groenland et en Laponie. J'aime partager ma passion à travers ce site. Voir tous les articles écrits par François - En savoir plus sur François

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